Angélique POIRIER est née un matin d'automne du siècle dernier à Arpajon en banlieue parisienne. Artiste autodidacte elle s'adonne à la peinture en amateur depuis son adolescence. Soumise comme tout un chacun aux contingences matérielles de la vie, elle a d'abord exercé la profession d'infirmière puis s'est consacrée à ses deux enfants. Pendant ces années, sa production picturale a été certes bridée mais elle n'a jamais été interrompue.
Installée près de Laval en Mayenne, berceau du Douanier Rousseau, elle peut consacrer plus de temps à son violon d'Ingres depuis 1998. C'est au cours de cette période que son expression artistique a évolué progressivement vers un style naïf, style qui est le sien réellement depuis 2007. Après avoir exploré l'aquarelle, le pastel et l'huile, elle travaille quasi exclusivement l'acrylique sur toile. S'inspirant parfois de poèmes elle concilie ainsi sa passion pour la peinture et son amour de la poésie.
Le mot de l'artiste
Mes premiers souvenirs de peinture naïve sont les tableaux aux couleurs tendres illustrés de petites maisons entourées de grosses fleurs d'Ivan RABUZIN, peintre croate, l'un des principaux représentants du courant naïf. Depuis j'ai toujours aimé ce style pictural qui dépeint des instants de la vie de tous les jours : des jeux d'enfants, des oiseaux, un baiser, l'amour, la tristesse, un marché, un anniversaire, un ruisseau, une montagne, la mer... Dans de petites ou grandes histoires au sein d'un monde poétique, imaginaire, fantastique, loufoque ou humoristique.
J'ai appris les rudiments du dessin en suivant quelques cours du soir, que j'ai arrêtés très vite, avant de découvrir la peinture par moi-même, brûlant sans regret mes premiers tableaux qui n'étaient pas à la hauteur de mes attentes. Au fil de mes tâtonnements j'ai compris qu'il était préférable que je peigne le monde comme je le ressens plutôt que de m’obliger à le reproduire tel que nos yeux le voient. Ce fut une véritable renaissance qui m'a progressivement amenée à pratiquer le naïf et non plus seulement l'admirer, même s’il m’a fallu dix ans pour en prendre conscience et l'admettre.
Malgré les apparences cette discipline (souvent qualifié de façon méprisante d'art “pour les chambres d'enfants”) est - au moins pour moi - un style difficile qui demande beaucoup de travail, de patience et de persévérance. Ce n'est pas tant le fait de s'affranchir des contraintes généralement admises comme la perspective, qui n'est pas un calcul mais l'expression de ma vision du monde, que le détail apporté dans la réalisation à laquelle, comme nombre d'autres naïfs, je m'astreins. Bien que là encore il ne s'agit pas d'une démarche systématique mais toujours instinctive.